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Ségolène Royal fait feu de tout bois
mardi 1er juillet 2014
SÉGOLÈNE ROYAL FAIT FEU DE TOUT BOIS
« Il ne s’agit pas d’opposer les énergies les unes aux autres. Mais, dans le nouveau modèle énergétique en France, j’entends faire en sorte que la biomasse occupe une place très importante. »
C’est l’engagement pris par la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, qui ouvrait, mardi 1er juillet à la Défense, un colloque national sur les bioénergies organisé par le Syndicat des énergies renouvelables (SER). Dans ce domaine, a affirmé la ministre, « la France est dotée d’atouts incontestables pour être un leader mondial ».
Le terme générique de « bioénergies » recouvre à la fois la chaleur, l’électricité, le gaz ou les carburants tirés de la biomasse, c’est-à-dire de la matière organique, par combustion directe ou après transformation. Les principales ressources utilisées sont le bois et les sous-produits de l’exploitation forestière, des industries du bois et des papeteries.
Mais aussi les résidus agricoles, les déchets du secteur agro-alimentaire, les ordures ménagères et les boues d’épuration. Ces matériaux, le plus souvent brûlés dans des chaudières pour produire de la chaleur et de l’électricité, peuvent aussi fournir du biogaz, après méthanisation, ou être convertis en agrocarburants, biodiesel ou bioéthanol.
FONDS CHALEUR ET MÉTHANISEURS
Première ressource renouvelable à l’échelle de la planète (à hauteur d’un peu plus de 10 % du mix énergétique), la biomasse constitue déjà, en France, la seconde énergie renouvelable après l’hydraulique, si l’on ne compte que le bois-énergie consommé dans les chaufferies de grande capacité. Et la première si l’on y ajoute le bois brûlé dans les poêles domestiques, les biocarburants et le biogaz.
GAZ À EFFET DE SERRE
Saluant, de la part du ministère de l’écologie, « un discours extrêmement positif sur les renouvelables et la biomasse en particulier », le président du SER, Jean-Louis Bal, plaide désormais pour la mise en place d’une « instance de coordination », qui permette « un vrai pilotage de la transition énergétique dans le domaine des bioénergies ». Celles-ci, fait-il valoir, cumulent les avantages : « Elles se substituent à des énergies fossiles importées, elles réduisent drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, elles participent à l’aménagement du territoire et elles sont au cœur du développement de l’emploi. »
La présence à ce colloque du climatologue Jean Jouzel, membre du bureau du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), mettait en exergue la principale vertu de la biomasse pour l’environnement et la lutte contre le réchauffement climatique : son bilan carbone neutre, la combustion du bois ou des matières végétales ne relâchant que le CO2 absorbé durant la croissance des arbres ou des plantes. Cela, du moins, tant que le volume du bois prélevé en forêt n’excède pas son accroissement naturel.
Dans un récent rapport, l’ONG Les amis de la Terre-Europe a pourtant estimé que « les terres agricoles et les forêts sont menacées par la demande européenne en bioénergie ». En particulier pour la production d’agrocarburants de première génération, qui concurrencent les cultures alimentaires.
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