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Le vélo, aussi un moyen de transport
lundi 27 avril 2020
LE VÉLO, PETITE REINE DU DÉCONFINEMENT
Lors du déconfinement, les transports en commun souvent bondés risquent de connaître une baisse de fréquentation. Les associations espèrent que les usagers se reporteront vers le vélo, peu coûteux et bon pour la santé, et non vers l’automobile, source de pollution pouvant aggraver la crise sanitaire. Les villes - et les cyclistes - se préparent.
Depuis le début du confinement, la petite reine a été délaissée par les Français. Le vélo reste autorisé comme moyen de déplacement pour aller travailler ou faire ses courses, mais la pratique sportive semble impossible, car elle ne peut être réalisée que « dans un rayon maximal d’un kilomètre autour du domicile ».
Pourtant, de nombreux observateurs en sont sûrs : lorsque le déconfinement, prévu le 11 mai, sera effectif, la bicyclette va connaître un boom et devenir le moyen de transport privilégié de beaucoup de Français.
« Il y aura probablement un report vers le vélo, surtout dans les grandes villes, pour ceux qui n’ont pas de voiture et qui d’habitude prennent les transports en commun, analyse Sylvanie Godillon, chercheure associée à l’UMR Géographie-cités du CNRS. Le vélo permet d’être à distance des autres, et puisqu’il y a une énorme baisse du trafic automobile, c’est vrai que c’est moins dangereux et plus agréable. »
Afin d’accueillir cette probable vague de cyclistes, les villes vont donc devoir s’adapter. Le confinement a révélé que les routes actuellement vides représentent 50 à 80 % de l’espace public en ville, tandis que les piétons doivent s’éviter sur des petits trottoirs étroits. Une solution envisagée : investir ces lieux vides pour redonner de la place aux vélos, et libérer de l’espace pour les piétons. Des « aménagements tactiques » [2] de ce type ont émergé depuis plusieurs semaines à l’étranger. Le journaliste Adrien Lelièvre les recense consciencieusement, au jour le jour, sur son compte Twitter.
L’intérêt de l’urbanisme tactique : c’est démontable du jour au lendemain !
La Colombie, pionnière en la matière : La ville a déployé progressivement 76 km de pistes cyclables temporaires. Les États-Unis, le Canada, l’Australie, l’Allemagne… ont ensuite imité la démarche. Des dizaines de nouvelles pistes cyclables sont apparues, uniquement matérialisées à l’aide de barrières en plastique, de rubans ou de peinture.
En France, l’idée a mis plus de temps à germer, mais elle est maintenant au cœur des réflexions de nombreuses villes. Montpellier a été la première à annoncer publiquement le 13 avril son souhait d’imiter la Colombie.
Transformer une ville automobile en une ville écomobile, c’est un ensemble très vaste qui va d’actions sur la planification urbaine à la revitalisation du cœur de ville, les sentiers piétonniers entre les groupes d’immeubles, les vélos, les transports en commun », dit Aurore Fabre-Landry, dirigeante du cabinet de conseil Sustainable Mobilities.
Avant tout, le vélo doit cesser d’être perçu comme un loisir, et être enfin vu comme un moyen de transport comme un autre, au même titre qu’un bus ou une voiture.
Lire l’article de Justine Guitton-Boussion sur Reporterre