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Bilan énergétique des gaz de schistes
jeudi 20 octobre 2011
Le bilan net énergétique du gaz de schiste ainsi que son évolution sont deux éléments essentiels du débat.
Bilan énergétique : Qu’est-ce ?
Pour bien comprendre la notion de bilan net énergétique, revenons à l’extraction de pétrole en 1930. A cette époque, pour extraire 100 barils, il fallait fournir de l’énergie. L’énergie nécessaire pour extraire ces 100 barils équivalait à celle d’1 baril. Il restait 99 barils. Le bilan net énergétique du pétrole en 1930 était de 100:1.
Actuellement en 2011, le bilan net énergétique de l’extraction du pétrole s’est dégradée et est proche de 15:1. On va chercher le pétrole de plus en plus profond dans les mers ; Les gisements s’épuisant, il faut injecter des eaux ou du gaz pour augmenter la pression des gisements et faire remonter un mélange eau, gaz, pétrole ; ...
Lorsque le bilan net énergétique descend sous le seuil 1:1, il faut fournir plus d’énergie que ce que la ressource peut fournir. Elle devient alors un drain d’énergie.
Bilan net énergétique de l’extraction du gaz de schiste
Il ne semble pas exister d’étude sur le bilan net énergétique du gaz de schiste. Dans un souci de transparence, de telles études doivent être mises sur la place publique. Il est nécessaire de vérifier que le bilan net énergétique prend bien en compte l’ensemble des énergies dépensées. En effet, très souvent certaines énergies sont socialisées :
l’énergie de dé-pollutions (en supposant que l’on puisse dé-polluer à 100% ce qui est faux pour le gaz de schiste),
l’énergie pour soigner les victimes de cancer,
…
Ces énergies socialisées ne sont pas incluses dans le bilan net énergétique. A nous de demander la publication d’études sérieuses. De telles études nous montreraient probablement que l’exploitation du gaz de schiste est un drain d’énergie c’est à dire avec un bilan énergétique se situant sous le seuil de 1:1.
Bilan net énergétique du pétrole de schiste
Bien qu’il n’existe pas d’étude sur la place publique, nous pouvons cependant comparer avec d’autres extractions utilisant des méthodes proches. Ainsi peut-on comparer avec le bilan net énergétique de l’extraction du pétrole de schiste. Tout comme l’extraction du gaz de schiste, celle du pétrole de schiste demande énormément d’énergie et d’eau. Certaines études indiquent un bilan compris entre 1:1 et 2:1. D’autres que cette extraction est un drain d’énergie (cf références). Ces différences peuvent être expliquées par la prise en compte ou non de l’ensemble des coûts énergétiques sociaux, environnementaux, ... dans les études.
Par ailleurs, compte tenu de ce très faible bilan, son évolution le fera rapidement descendre sous le seuil de 1:1 rendant ainsi cette énergie rapidement obsolète.
Autres bilans : énergie éolienne
D’autres énergies ont des bilans net énergétiques bien meilleurs. Ainsi en est-il par exemple de l’énergie éolienne offrant un bilan de 18:1. De plus, ce bilan reste constant tant qu’il y aura du vent sur notre planète. Les arguments que ne manqueront pas de faire valoir les extracteurs de gaz de schiste restent valables avec l’éolien (création d’emplois, ...) et le resteront à plus long terme.
Plutôt les vents que les gaz !
Référence
Pic du pétrole et pic du gaz - page 45 : Les schistes pétroliers sont un drain d’énergie.
Vers un Déclin de la Production Pétrolière : Les schistes bitumineux sont représentatifs pour le moment d’une énergie nette négative.
Point de rupture - page 19 : Le bilan des schistes pétroliers est compris entre 1:1 et 2:1