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Quand les syndicats s’aperçoivent que la transition écologique pourrait faire baisser efficacement le chômage
dimanche 27 décembre 2015
QUAND LES SYNDICATS S’APERÇOIVENT
QUE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE
POURRAIT FAIRE BAISSER EFFICACEMENT LE CHÔMAGE
Et si la lutte contre le réchauffement climatique permettait aussi de créer massivement des emplois et de réduire le chômage.
C’est ce que pensent de plus en plus de syndicats européens.
Mais pour que la transition ne se fasse pas au détriment des emplois et des conditions de travail, il faut que les travailleurs soient associés aux décisions. En Allemagne, le secteur des énergies renouvelables a généré 370 000 emplois. Au Royaume-Uni, une campagne pour la création massive d’emplois « climato-compatibles » a été lancée. Et en France ? La transition énergétique représenterait un vivier encore inexploité. Si quatre confédérations prennent part à la Coalition climat aux côtés des ONG, le chemin de la transition semble encore long.
« Pour nous, le projet était à la fois pour l’emploi et pour le climat », rapporte une ancienne salariée de l’usine Fagor-Brandt de Lyon. Le site de production d’électroménager a fermé l’an dernier. La fabrication de machines à laver s’est retrouvée délocalisée en Pologne. Et le groupe sino-américain qui avait repris le site en 2014 pour y produire des véhicules électriques a été placé en liquidation en octobre, sans n’y avoir jamais rien fabriqué.
En France, les coopératives en pointe
Avec la conférence internationale sur le climat de Paris, la question du réchauffement climatique, et plus largement de la transition écologique, est entrée dans toutes les têtes. Dans le monde du travail comme dans le reste de la société, les considérations écologiques avancent. Le projet des anciens de Fagor-Brandt a certes capoté faute de soutiens. D’autres ont connu davantage de succès : les ex-Fralib, près de Marseille, ont repris en coopérative leur usine pour y produire des thés issus du commerce équitable et des tisanes en circuit court (voir notre article).
« Nous savons qu’il va falloir changer de modèle de développement. L
Transition écologique contre chantage à l’emploi
La transition écologique serait-elle en marche chez les syndicats ? Des centaines de syndicalistes du monde entier ... sont présents à la COP21. « C’est la récolte d’années d’engagement, de débats, de formations au sein de la Confédération syndicale internationale (CSI) , explique Anabella Rosemberg, responsable des questions environnementales à la confédération. Cela fait sept ans que nous suivons la question climatique de près. C’est le résultat d’un choix politique. Parce que si nous, syndicats, nous ne sommes pas autour de la table, alors les décisions se prendront sans nous. »
90 000 embauches chaque mois au service du climat ?
L’enjeu existe au Sud, où les effets du changement climatique sont directement perçus, comme au Nord, au sein des pays les plus fortement émetteurs de gaz à effet de serre. En Grande Bretagne, une alliance de syndicalistes issus des secteurs des services publics, des transports, de l’enseignement et de la communication, anime depuis plusieurs années une campagne pour la création outre-Manche d’un million d’emplois climat-compatibles.
Ces emplois seraient créés dans le développement des énergies renouvelables (400 000 emplois, dont plus de 200 000 dans l’éolien offshore et plus de 50 000 dans le solaire), dans la rénovation énergétique et la construction de bâtiments écologiques (185 000 emplois), dans les transports (plus de 300 000 emplois).
Syndicats et ONG écologistes, même combat ?
« La COP nous permet de mener un débat au sein de nos organisations. Mais par rapport aux organisations syndicales anglo-saxonnes notamment, nous sommes en retard », regrette Julien Rivoire, de la Fédération syndicale unitaire (FSU), syndicat de la fonction publique.
Même si les deux types d’organisations peuvent difficilement se mettre d’accord sur certains sujets, la présence syndicale au sein de la Coalition climat et plus largement au forum syndical mondial qui se tient en parallèle de la conférence, devrait produire des effets de fond.
La CGT, entre pro-nucléaire et énergies renouvelables
« Nous, on sait ce qui se passe dans un entreprise quand on ferme les usines de charbon ou de fioul », souligne Jérôme Schmitt, de Sud énergie. Le syndicat est très présent dans les centrales nucléaires, sans se dire pour autant très favorable à l’énergie atomique. « Les politiques syndicales pro-nucléaires ont fait du mal aux salariés. Parce qu’avec de telles politiques, les salariés qui ne vont pas bien, on leur dit “ferme-la, sinon c’est la centrale qui va fermer“. »
De tels investissements auraient l’avantage de créer potentiellement des centaines de milliers d’emplois. Une étude du Centre international de recherche sur l’environnement et le développement (Cired) chiffre à plus de 600 000 le nombre d’emplois qui seraient créés dans la transition énergétique si la France prenait le chemin du scénario de l’association Négawatt [1].
Énergie propre ne signifie pas conditions de travail propres
Outre-Rhin, les grandes centrales syndicales ont fait leur transition énergétique il y a déjà plusieurs années. « Avant même la décision de sortir du nucléaire de Merkel, nous avons dit qu’il fallait mettre en lien la production industrielle avec les questions de politique environnementale et climatique.
Depuis l’essor des énergies renouvelables, IG Metall s’est aussi lancé dans un travail de longue haleine pour syndiquer les salariés de ces nouvelles branches industrielles, en particulier dans l’éolien et le photovoltaïque. Et pour en améliorer les conditions de travail et de salaire.
Lire la totalité de l’article de Rachel Knaebel sur Bastamag