Le collectif 07 STOP AU GAZ DE SCHISTE affirme son refus de l’exploration et de l’exploitation des hydrocarbures de roche-mère et autres hydrocarbures dits non-conventionnels (gaz et pétrole de schiste, huiles lourdes, gaz de réservoir compact, gaz de couche, sables bitumineux ...) et de tous hydrocarbures dont l’extraction nécessite l’utilisation de techniques, quel que soit leur nom, nécessitant de fracturer, stimuler, acidifier ou encore de fissurer la roche et ayant pour conséquence de porter atteinte à son intégrité. Il s’oppose à l’aberration économique, sanitaire, environnementale et climatique aux conséquences désastreuses que constituent ces projets pour les départements impactés. Il promeut une transition énergétique, écologique et solidaire.

Après 7 années de lutte, du rassemblement de Villeneuve de Berg 2011 au rassemblement de Barjac en 2016 jusqu’à la loi Hulot 2017, sont enfin abrogés, annulés ou rejetés tous les permis de recherche de l’Ardèche, du Gard, de la Drôme, de l’Isère, de Savoie, du Vaucluse, du Var, des Bouches du Rhône, de l’hérault. Toutefois, AILLEURS, d’autres sont encore valides et la lutte continue : En savoir plus

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Intervention de la Cgt au CESER sur la transition énergétique

mercredi 22 mai 2013

Intervention de la Cgt au CESER sur la transition énergétique

jeudi 16 mai 2013, par Bruno BOUVIER
Lire l’article sur CGT Rhône-Alpes

La contri­bu­tion du Conseil Economique Social et Environnemental de la Région Rhône-Alpes concer­nant le débat natio­nal sur la tran­si­tion énergétique revêt une impor­tance par­ti­cu­lière.

Notre Région pos­sède effec­ti­ve­ment de nom­breux atouts pour lar­ge­ment contri­buer au mix énergétique dont notre pays a besoin, de nom­breux atouts pour favo­ri­ser le déve­lop­pe­ment de la recher­che et de l’inno­va­tion pour répon­dre aux besoins dans une démar­che posi­tive.

La Cgt, acteur du débat sur la tran­si­tion énergétique

Les 7 prio­ri­tés que nous pro­pose l’avis soumis à notre assem­blée rejoi­gnent les préoc­cu­pa­tions et les pro­po­si­tions de notre orga­ni­sa­tion syn­di­cale au sein du Comité National du Débat sur la Transition Energétique (CNDTE).

Nos 4 repré­sen­tants se sont lar­ge­ment inves­tis en insis­tant sur le fait que la tran­si­tion énergétique cons­ti­tuait un véri­ta­ble enjeu de société avec des consé­quen­ces lour­des pour les ména­ges et l’acti­vité indus­trielle.

L’orga­ni­sa­tion du sec­teur énergétique et sa mai­trise publi­que cons­ti­tuent un élément cen­tral et la CGT porte la néces­sité d’un pôle public de l’énergie assu­rant une cohé­rence natio­nale au ser­vice de la réponse aux besoins des citoyens et des ter­ri­toi­res.

La tran­si­tion énergétique ne sau­rait se limi­ter comme cela est trop sou­vent le cas à la seule ques­tion de l’électricité.

Il nous faut pren­dre le débat de façon beau­coup plus large en inté­grant toutes les énergies et tous les sec­teurs à forte consom­ma­tion tel le loge­ment, les trans­ports, l’appa­reil pro­duc­tif avec deux objec­tifs cen­traux : le droit à l’énergie pour tous et la lutte achar­née contre le réchauf­fe­ment cli­ma­ti­que.

La poli­ti­que énergétique : un enjeu de l’acte III de la décen­tra­li­sa­tion ?

Une telle ambi­tion ne peut se conce­voir que dans le cadre de poli­ti­que publi­que à l’échelle du pays comme au niveau euro­péen et inter­na­tio­nal.

En ce sens, une partie impor­tante du débat sur la tran­si­tion énergétique évolue d’une appro­che gou­ver­nance ter­ri­to­riale vers une appro­che d’auto­no­mie régio­nale en lien étroit avec l’acte III de la décen­tra­li­sa­tion.

Ce n’est pas le pre­mier dos­sier qui favo­rise ainsi une appro­che régio­na­liste. Nous avions eu l’occa­sion d’insis­ter lour­de­ment sur cette ques­tion lors de dif­fé­rents débats et avis de notre assem­blée concer­nant la recher­che et l’ensei­gne­ment supé­rieur. Il ne s’agit pas pour nous d’oppo­ser Cadre National et Cadre Territorial, mais de garan­tir une cohé­rence natio­nale avec la prise en compte des diver­si­tés ter­ri­to­ria­les. Il en est de même dans notre pro­po­si­tion d’opti­mi­ser la poli­ti­que énergétique à l’échelle euro­péenne tout en pré­ser­vant les pré­ro­ga­ti­ves natio­na­les.

Décentraliser dans un cadre natio­nal cons­ti­tuait d’ailleurs un concept ima­giné dès la loi de natio­na­li­sa­tion de 1946.

Une tran­si­tion énergétique réus­sie ne peut se conce­voir que dans la réaf­fir­ma­tion d’un grand ser­vice public de l’énergie.

Le déve­lop­pe­ment humain dura­ble

La lutte contre le réchauf­fe­ment cli­ma­ti­que cons­ti­tue un enjeu cen­tral. Il convient de sortir des énergies car­bo­nées, d’amé­lio­rer l’effi­ca­cité énergétique et de ren­for­cer de façon signi­fi­ca­tive les moyens pour la recher­che.

La CGT tra­vaille depuis plu­sieurs années autour du concept de Développement Humain Durable, asso­ciant déve­lop­pe­ment économique, répon­ses aux besoins sociaux, res­pect de l’envi­ron­ne­ment avec une concep­tion renou­ve­lée de la démo­cra­tie sociale et citoyenne.

La Confédération Syndicale Internationale (CSI) parle elle de tran­si­tion juste asso­cié au tra­vail décent.

En Rhône-Alpes, la CGT s’inves­tit depuis plu­sieurs années autour d’un projet inti­tulé « Anticipation des Mutations et Appropriation Syndicale ».

Il s’agit de pren­dre en consi­dé­ra­tion les nom­breux pro­jets en déve­lop­pe­ment au sein des pôles de com­pé­ti­ti­vité, inté­grant pour nombre d’entre eux les enjeux envi­ron­ne­men­taux et d’agir pour que ces muta­tions se conju­guent avec déve­lop­pe­ment de l’acti­vité pro­duc­tive, emploi, reconnais­sance des qua­li­fi­ca­tions. C’est dans une telle appro­che que doit se situer les choix rela­tifs à la tran­si­tion énergétique pour que celle-ci ne se tra­duise pas par un dum­ping social et envi­ron­ne­men­tal.

Notre orga­ni­sa­tion en Rhône-Alpes a décidé également de contri­buer au débat natio­nal sur la tran­si­tion énergétique.

Trois débats s’orga­ni­sent au cours des pro­chai­nes semai­nes, le pre­mier à Chambéry le 17 mai autour de la rela­tion énergie / indus­trie, le second à Lyon le 23 mai avec les ques­tions rela­ti­ves à pré­ca­rité et vul­né­ra­bi­li­tés énergétiques et enfin le 12 juin à Fontaine en Isère avec l’enjeu du mix énergétique.

Nous sou­hai­tons par l’orga­ni­sa­tion de ces débats abor­der notam­ment la rela­tion indus­trie / énergie en réaf­fir­mant que le tra­vail en filière, le déve­lop­pe­ment de la R et D. pour une plus grande effi­ca­cité énergétique, demeu­rent des dimen­sions essen­tiel­les.

La mise en place en Rhône-Alpes d’un comité de filière énergie doit aider à tra­vailler ces objec­tifs, cette cohé­rence ter­ri­to­riale, natio­nale et euro­péenne.

De la même façon, l’accès pour tous à l’énergie et la pré­ca­rité énergétique doi­vent irri­guer le débat sur la tran­si­tion énergétique. Nous nous féli­ci­tons que le CESER ait retenu cet enjeu parmi ces 7 prio­ri­tés et indi­que, je cite : « La pré­ca­rité énergétique repré­sente un enjeu économique, social et envi­ron­ne­men­tal qui néces­si­tera un tra­vail trans­ver­sal du CESER lors de sa pro­chaine man­da­ture ». Nous par­ta­geons plei­ne­ment cette pro­po­si­tion.

Le débat sur la tran­si­tion énergétique est en réa­lité un débat sur le modèle de société que nous sou­hai­tons. Il convient d’en faire un vrai débat public acces­si­ble à l’ensem­ble des citoyens.

Toutes les ques­tions doi­vent être lais­sées ouver­tes ce qui sup­pose comme l’indi­que l’avis qui nous est pro­posé de ne pas enca­drer le débat avec des déci­sions poli­ti­ques qui seraient indé­pas­sa­bles concer­nant notam­ment le nucléaire.

L’avis des sala­riés du sec­teur de l’énergie aurait sans aucun doute mérité d’être beau­coup plus entendu pour pren­dre en compte aussi l’ensem­ble des ques­tions socia­les.

En conclu­sion, notre groupe votera cet avis en consi­dé­rant que l’ensem­ble des enjeux porté par celui-ci devront faire l’objet de tra­vaux de notre assem­blée au cours des pro­chai­nes années.