Le collectif 07 STOP AU GAZ DE SCHISTE affirme son refus de l’exploration et de l’exploitation des hydrocarbures de roche-mère et autres hydrocarbures dits non-conventionnels (gaz et pétrole de schiste, huiles lourdes, gaz de réservoir compact, gaz de couche, sables bitumineux ...) et de tous hydrocarbures dont l’extraction nécessite l’utilisation de techniques, quel que soit leur nom, nécessitant de fracturer, stimuler, acidifier ou encore de fissurer la roche et ayant pour conséquence de porter atteinte à son intégrité. Il s’oppose à l’aberration économique, sanitaire, environnementale et climatique aux conséquences désastreuses que constituent ces projets pour les départements impactés. Il promeut une transition énergétique, écologique et solidaire.

Après 7 années de lutte, du rassemblement de Villeneuve de Berg 2011 au rassemblement de Barjac en 2016 jusqu’à la loi Hulot 2017, sont enfin abrogés, annulés ou rejetés tous les permis de recherche de l’Ardèche, du Gard, de la Drôme, de l’Isère, de Savoie, du Vaucluse, du Var, des Bouches du Rhône, de l’hérault. Toutefois, AILLEURS, d’autres sont encore valides et la lutte continue : En savoir plus

Accueil > L’espace presse du Collectif 07 > Creuser et forer, pour quoi faire ?

Creuser et forer, pour quoi faire ?

mercredi 7 décembre 2016

CREUSER ET FORER, POUR QUOI FAIRE ?

RÉALITÉS ET FAUSSES VÉRITÉS DU RENOUVEAU EXTRACTIF EN FRANCE

LE RAPPORT DES AMIS DE LA TERRE

Nouvelle proposition de loi sur le code minier déposée à l’Assemblée nationale, rejet d’une demande de prolongation de permis de gaz de schiste dans le Sud-Ouest : la question extractive semble refaire surface en France.

En réalité, elle n’a jamais été enterrée et notre territoire est quadrillé de permis : tout est prêt pour une relance minière et pétrolière, lorsque le contexte économique et politique sera de nouveau favorable, dans un futur peut-être proche.

C’est ce que révèle le nouveau rapport des Amis de la Terre France : “Creuser et forer, pour quoi faire ? Réalités et fausses vérités du renouveau extractif en France”.
Il décrypte la situation réelle du secteur extractif français, et démonte un à un les faux arguments qui sont martelés pour promouvoir une relance et obtenir l’acceptabilité sociale de ces projets aux lourds impacts sociaux, environnementaux et climatiques.

SOMMAIRE :

- Introduction

Les impacts humains et environnementaux des mines et des forages pétroliers dans les pays dits en développement sont largement documentés : guerre civile au Soudan ou au Nigeria, conflits armés et travail des enfants en République Démocratique du Congo, pollutions et cancer à Baotou en Chine, déplacements et répression des populations au Pérou, etc

Moins nombreux sont ceux qui savent que les problématiques de dénis de démocratie, et les lourds dégâts environnementaux et sanitaires causés par les projets extractifs sont aussi monnaie courante dans les pays dits développés. La France notamment n’est pas épargnée, alors qu’on assiste depuis quelques années à un discret renouveau extractif dans notre pays, à l’insu de la majorité de la population.

Ce rapport vise à mettre en lumière cette volonté de relancer l’exploitation de notre sous-sol, impulsée par les industriels et promue par le gouvernement. Cette promotion du renouveau extractif en France passe d’abord par la communication et la diffusion de fausses vérités visant à convaincre la population de la possibilité de mines et forages « propres et responsables », et obtenir ainsi « l’acceptabilité sociale » nécessaire au développement de ces projets.

Plus concrètement, ce renouveau extractif passe par le dépôt de demandes et la délivrance de permis quadrillant petit à petit tout notre territoire, en métropole et en outre-mer. Pourtant, les populations de Salsigne ou de Lacq, peuvent témoigner des impacts sanitaires et environnementaux des exploitations passées qu’elles subissent encore aujourd’hui. Conscient de ces enjeux, un fort mouvement anti-gaz et huiles de schiste puis anti-mines s’est créé en France.

- La France, un pays minier et pétrolier ?

On croyait le temps des mines révolu, depuis la fermeture des exploitations charbonnières dans le Nord, et de celles d’uranium dans le Limousin. On pense souvent aussi que le risque de voir se multiplier les puits de gaz de schiste s’est éloigné pour toujours depuis la loi d’interdiction de la fracturation hydraulique en 2011. Pourtant, les actions politiques et pressions industrielles pour promouvoir un renouveau extractif sur notre territoire existent bien.

Tout est fait pour tenter d’endormir la contestation et la critique, et tout est prêt pour le moment, peut-être bien proche, où le contexte économique et politique sera de nouveau favorable à l’extraction.

1. Aux origines du renouveau extractif
2. Hydrocarbures de schiste et de couche : un faux statu quo
CARTE : une France quadrillée de permis d’hydrocarbures
3. Mines : le renouveau silencieux
CARTE : une relance minière discrète mais bien réelle
4. Code minier : une mauvaise réforme

- Les fausses vérités justifiant l’extractivisme

« Opportunité de revitalisation, de création de valeurs et d’emplois dans les territoires ruraux », « source importante de reconquête économique », et tout cela dans des « conditions soutenables sur le plan environnemental et social ».

L’exploitation d’hydrocarbures et de métaux en France permettrait de plus au pays de sécuriser son accès aux matières premières stratégiques et de s’affranchir de la dépendance de la Russie et de la Chine. _ Que demander de plus en période de crise économique ? Les populations locales qui se mobilisent contre ces projets miniers et pétroliers n’auraient-elles donc rien compris et seraient-elles en train de renoncer au progrès ? Si les promoteurs du renouveau extractif ne manquent pas de promesses à faire miroiter, le passage au crible de leurs différents arguments et leur confrontation à la réalité des faits permettent de les déconstruire un à un.

Responsabilité sociale de l’entreprise et bataille de l’opinion
Faux-argument n°1 : Avoir des mines ou des réserves d’hydrocarbures en France nous permettra d’être moins dépendants de la Chine pour les terres rares et de la Russie pour le gaz
Faux-argument n°2 : En France, les mines seront « propres » et « responsables »
Faux-argument n°3 : Le développement des gaz et pétrole de schiste et la réouverture des mines vont créer des emplois

- Conclusions et recommandations

Alors que les pressions industrielles et décisions politiques se multiplient depuis quelques années pour promouvoir le renouveau extractif en France, tout est prêt pour que ce dernier termine de se concrétiser : les entreprises détiennent déjà de nombreux permis et/ou ont déposé des demandes pour en disposer, les annonces de renforcement du cadre législatif se sont transformées en projets de texte assouplissant davantage les quelques contraintes imposées au secteur…

Pourtant, confrontées à la réalité des faits, les promesses des industriels et des pouvoirs publics se révèlent être de simples mirages visant à amadouer les populations locales dans des régions souvent en manque d’emplois, et à faire taire les critiques.

Malgré tout, s’appuyant sur leurs propres expériences ou celles d’autres pays, les populations sur le terrain ne sont pas dupes et restent décidées à s’opposer à ces projets miniers et pétroliers au regard de leurs lourdes conséquences sociales, environnementales et climatiques.

Lire l’article et téléchargez le rapport des Amis de la Terre