Le collectif 07 STOP AU GAZ DE SCHISTE affirme son refus de l’exploration et de l’exploitation des hydrocarbures de roche-mère et autres hydrocarbures dits non-conventionnels (gaz et pétrole de schiste, huiles lourdes, gaz de réservoir compact, gaz de couche, sables bitumineux ...) et de tous hydrocarbures dont l’extraction nécessite l’utilisation de techniques, quel que soit leur nom, nécessitant de fracturer, stimuler, acidifier ou encore de fissurer la roche et ayant pour conséquence de porter atteinte à son intégrité. Il s’oppose à l’aberration économique, sanitaire, environnementale et climatique aux conséquences désastreuses que constituent ces projets pour les départements impactés. Il promeut une transition énergétique, écologique et solidaire.

Après 7 années de lutte, du rassemblement de Villeneuve de Berg 2011 au rassemblement de Barjac en 2016 jusqu’à la loi Hulot 2017, sont enfin abrogés, annulés ou rejetés tous les permis de recherche de l’Ardèche, du Gard, de la Drôme, de l’Isère, de Savoie, du Vaucluse, du Var, des Bouches du Rhône, de l’hérault. Toutefois, AILLEURS, d’autres sont encore valides et la lutte continue : En savoir plus

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Lettre à Ban Ki-moon Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies

samedi 11 octobre 2014

LETTRE À BAN KI-MOON SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES

Le 10 Octobre 2014

Son Excellence Ban Ki-moon
Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies
Siège des Nations Unies
New York, NY 10017

Monsieur le Secrétaire général,

À la veille du Global Frackdown de 2014, et à la suite de la plus grande mobilisation sur le changement climatique en histoire – un événement dans lequel vous avez participé – nous vous appelons à établir sans équivoque que la fracturation hydraulique ne joue aucun rôle dans l’ initiative de l’Energie Durable Pour Tous (SE4All).

Demain, de nombreuses manifestations auront lieu dans les communautés à travers le monde pour s’opposer à la fracturation hydraulique, ou « fracking », le processus d’injecter dans le sous-sol des millions de litres d’eau, de sable et de produits chimiques toxiques pour extraire le pétrole et le gaz naturel.

De plus en plus de preuves scientifiques montrent que la fracturation n’est pas seulement intrinsèquement dangereuse pour la santé publique et les écosystèmes, mais que la fracturation peut réellement conduire le réchauffement climatique plus que les combustibles fossiles conventionnels en raison de fuites de méthane provenant de l’exploitation et du forage de pétrole et de gaz et de leurs infrastructures auxiliaires.

Selon le cinquième rapport de synthèse du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur le Changement Climatique de 2013, le méthane du pétrole et du gaz est 87 fois plus puissant à retenir la chaleur que le dioxyde de carbone sur une période de 20 ans et 36 fois plus puissant sur une période de 100 ans. Ainsi, alors que le gaz naturel peut être brûler relativement plus propre que le pétrole ou le charbon, l’effet cumulatif de l’extraction de gaz et la construction de l’infrastructure de transport nécessaire est une plus grande menace pour la planète. En outre, ces investissements à courte vue ne servent qu’à retarder la transition obligatoire pour les sources d’énergie vraiment renouvelables comme le vent et l’énergie solaire.

Un rapport de 2012 du Programme des Nations Unies pour l’Environnement a conclu que « la fracturation peut entraîner des impacts environnementaux inévitables même si le GNC [le Gaz Non Conventionnel] est extrait correctement, et d’autant plus si la fracturation est fait de manière inappropriée." (1) Pourtant, lors d’une conférence de presse de l’année dernière, votre porte-parole a déclaré que, "le gaz naturel a un rôle important à jouer lors de la transition vers des sources plus sobres en carbone ". (2) Nous vous implorons de regarder au-delà du dioxyde de carbone à la grave menace posée par le méthane pour le réchauffement global. Nous vous encourageons de plutôt vous engager à poursuivre un programme visant à promouvoir l’énergie renouvelable à 100%, complétée par la conservation et l’efficacité énergétique.

En outre, il y a des preuves scientifiques bien documentées que la fracturation hydraulique contamine l’eau, pollue l’air, menace la santé publique, provoque des tremblements de terre, et nuit à l’économie locale. Dès 2008, plus de 1000 cas de contamination de l’eau à proximité des sites de forage ont été documentés par les tribunaux, les États et les gouvernements locaux aux Etats-Unis. (3) Beaucoup d’autres cas ont été documentés depuis. De plus, le ‘US Geological Survey’ a identifié un lien entre les tremblements de terre et l’injection fracturation des eaux usées, y compris un séisme de magnitude 5,6 qui a frappé l’Oklahoma en 2011. Tandis que l’Oklahoma n’a connu que quelques tremblements de terre par an, ce nombre a grimpé au-delà de 1000, depuis que que l’extraction de gaz a vraiment commencé dans cet état. Auprès des sites de fracturation, des polluants dangereux ont été trouvés dans l’air, y compris le benzène (4) , le méthanol, le formaldéhyde et le sulfure de carbone. (5)

Utilisant l’argument de la réalisation de l’indépendance énergétique, certains pays veulent avancer rapidement avec le fracking tandis que d’autres, y compris la Bulgarie, la France, l’Allemagne et les Pays-Bas, ainsi que des centaines de municipalités à l’échelle mondiale, ont décidé en faveur d’interdictions ou moratoires. Compte tenu des risques inhérents et les impactes négatifs, la fracturation hydraulique ne devrait jouer aucun rôle dans une initiative qui cherche à atteindre la durabilité.

Bien que nous apprécions que la SE4All met l’accent sur l’intensification des énergies renouvelables, nous sommes profondément préoccupés que les termes essentiels comme "l’énergie moderne" et "durable", n’ont pas été définis, laissant ainsi de la place à une interprétation large qui peut inclure le gaz naturel, la fracturation et autres pratiques nuisibles. L’initiative SE4All a déjà été utilisé par certains États pour justifier l’énergie nucléaire, des méga-barrages, et l’augmentation de l’extraction de gaz naturel Le secteur privé utilisera le SE4All comme une initiative sanctionnée par l’ONU et les états pour justifier des investissements dans des pratiques non durables. Beaucoup de ces pratiques seront installées dans des communautés qui n’ont pas accès aux services énergétiques de base.

Nous nous trouvons dans la première année de la Décennie 2014-2024 de l’énergie durable pour tous. Par conséquent, il y a une opportunité de vraiment saisir le leadership pour le climat au plus haut niveau. Cependant, ce leadership ne peut pas être atteint, en ignorant des preuves scientifiques, ni en permettant un cadre de politiques énergétiques, qui ne fait pas de choix clairs et qui inclut le gaz naturel, les méga-barrages, des biocarburants et de la bioénergie industrielle. Ces sources d’énergie nuisent aux objectifs déclarés de véritablement fournir de l’énergie durable pour tous.

Monsieur le Secrétaire-Général, nous demandons que le gaz naturel, extrait en utilisant la fracturation hydraulique, ne sera pas sanctionné comme une source d’énergie durable dans le ‘Sustainable Energy for All Initiative’.
S’il vous plaît, est-ce que vous pouvez nous confirmer que la fracturation hydraulique n’est pas autorisé actuellement dans les paramètres de SE4All et, si oui, si vous allez prendre des mesures pour remédier ce problème.
Vous pouvez communiquer avec Darcey O’Callaghan pour donner du suivi à notre demande : docallaghan@fwwatch.org ou +1.202.683.2523.
Nous attendons votre réponse avec impatience.

(1) http://www.unep.org/pdf/UNEP-GEAS_NOV_2012.pdf
(2) http://www.un.org/News/briefings/docs/2013/db131018.doc.htm
(3) Lustgarten, Abrahm. “Buried Secrets : Is natural gas drilling endangering U.S. water supplies ?” ProPublica. November 13, 2008.
(4) http://www.latimes.com/science/sciencenow/la-sci-sn-fracking-benzene-worker-health-20140910-story.html#page=1
(5) United States House of Representatives. Committee on Energy and Commerce. [Minority Staff Report].

Le Collectif 07 SGHDS est signataire de cette lettre rédigée en coordination avec le Global Frackdown du 11 octobre et Food & Water Watch