Le collectif 07 STOP AU GAZ DE SCHISTE affirme son refus de l’exploration et de l’exploitation des hydrocarbures de roche-mère et autres hydrocarbures dits non-conventionnels (gaz et pétrole de schiste, huiles lourdes, gaz de réservoir compact, gaz de couche, sables bitumineux ...) et de tous hydrocarbures dont l’extraction nécessite l’utilisation de techniques, quel que soit leur nom, nécessitant de fracturer, stimuler, acidifier ou encore de fissurer la roche et ayant pour conséquence de porter atteinte à son intégrité. Il s’oppose à l’aberration économique, sanitaire, environnementale et climatique aux conséquences désastreuses que constituent ces projets pour les départements impactés. Il promeut une transition énergétique, écologique et solidaire.

Après 7 années de lutte, du rassemblement de Villeneuve de Berg 2011 au rassemblement de Barjac en 2016 jusqu’à la loi Hulot 2017, sont enfin abrogés, annulés ou rejetés tous les permis de recherche de l’Ardèche, du Gard, de la Drôme, de l’Isère, de Savoie, du Vaucluse, du Var, des Bouches du Rhône, de l’hérault. Toutefois, AILLEURS, d’autres sont encore valides et la lutte continue : En savoir plus

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Des scientifiques de l’EPA déclarent les conclusions d’une étude sur le fracking en contradiction avec les données présentées

lundi 11 janvier 2016

DES SCIENTIFIQUES DE L’EPA DÉCLARENT QUE LES CONCLUSIONS D’UNE ÉTUDE SUR LE FRACKING SONT EN CONTRADICTION AVEC LES DONNÉES PRÉSENTÉES

EPA Scientists Call Foul on Fracking Study, Say Findings « Inconsistent with Data Presented. »
Source : Ecowatch, le 8 janvier, 2016
Article par : Lorraine Chow
Traduction : Maureen Johnson

Les conseillers de l’APE ( l’Agence américaine pour la protection de l’environnement) crient « faute ! » à propos de l’étude très controversée faite par l’agence où l’on déclarait que la fracturation hydraulique ou fracking n’a pas entraîné « des impacts systémiques et étendus sur les ressources en eau potable des EU » ;

Bloomberg rapporte que cette conclusion spécifique est actuellement contestée par des membres du Conseil scientifique consultatif de l’EPA, qui réexamine les études importantes effectuées par l’Agence.

David Dzombak, Professeur d’ingénierie environnementale à l’Université Carnegie Mellon, qui dirige ce réexamen, a déclaré à Bloomberg que la conclusion de l’APE doit être clarifiée. Un panel dirigé par Dzombak publiera ses premières recommandations dans quelques semaines.

Les 31 scientifiques du panel ont déclaré en décembre, 2015 : « Des conclusions majeures sont ambigües ou sont en contradiction avec les observations/données présentées dans la partie principale du rapport. »

D’éventuels changements apportés au rapport pourraient poser des problèmes à l’industrie du gaz et du pétrole qui a récemment fêté la fin d’une interdiction d’exportation du pétrole brut vieille de 40 ans, en décembre 2015. D’après Bloomberg, « Le rejet des conclusions pourrait rallumer le débat sur le besoin d’augmenter la régulation. »

Le fracking consiste à pomper à haute pression de l’eau, du sable et des produits chimiques dans des formations rocheuses souterraines pour libérer du pétrole et du gaz piégés. Cette technique de forage controversée a contribué à un boom dans la production de pétrole et du gaz aux EU et fait baisser le prix du gaz dans tout le pays. Mais de nombreuses complications environnementales dues au fracking ont émergé, y compris la pollution de l’eau et de l’air, la destruction des paysages et même des séismes.

Il y a 5 ans, le Congrès américain a chargé l’APE d’étudier les impacts du fracking sur l’eau potable. Après avoir analysé plus de 950 sources, y compris des articles publiés antérieurement , des rapports faits par l’état et les recherches de l’APE elle-même, l’Agence a publié, en juin, 2015, une ébauche d’analyse qui a trouvé effectivement de nombreux impacts négatifs sur les ressources en eau potable dus au fracking. L’APE a découvert les preuves de plus de 36 000 déversements accidentels entre 2006 et 2012,ainsi que Echo Watch l’avait rapporté. Cela fait environ 15 déversements par jour quelque part dans le pays.

Mais la conclusion trompeuse et citée très largement du rapport –« il n’existe pas de preuves que le fracking ait entraîné des impacts systémiques et répandus sur les ressources en eau potable » - a non seulement minimisé les effets du fracking sur les ressources en eau potable, mais a été considérée, par beaucoup dans le camp des favorables aux forages comme un signe d’encouragement donné à l’industrie des forages par l’APE. Par exemple, un journaliste dans Forbes a résumé l’étude avec ce titre : Etude APE sur le fracking : les foreurs gagnent.

D’après Bloomberg, le panel de révision pourrait demander à l’APE américaine d’annuler cette conclusion générale ou de la clarifier en disant que les impacts « systémiques et répandus » du fracking sont en rapport avec le nombre de puits forés.

Energy Wire a rapporté qu’Elizabeth Boyer, Professeur à l’Université d’état de la Pennsylvanie et membre du conseil scientifique, a noté que le titre avec « systémique » et « répandus » a été « très largement cité et interprété de beaucoup de façons différentes ». Elle a dit : « Le résumé exécutif et les matériaux pour la presse devraient être soigneusement reformulés » dans un souci de clarté.

Certains membres du panel ont également dit que plus d’importance devrait être donnée à la « sévérité des impacts locaux » sur l’approvisionnement en eau.

Certains défenseurs de l’environnement veulent que le document final de l’APE américaine inclue des informations supplémentaires sur des « cas très discutés de contamination due au fracking qui, on ne sait pourquoi, ont été omises dans l’étude. » a déclaré Wenonah Hauter, Directrice exécutive de « Food and Water Watch », en attirant l’attention sur les sites de forage à Dimock, en Pennsylvanie, à Parker County, dans le Texas et à Pavillion dans le Wyoming.,

Hauter a ajouté que le réexamen officiel par le conseil scientifique consultatif de l’APE de l’étude sur fracking et l’eau potable « peut sembler surprenant, mais ne devraient pas l’être pour ceux qui ont lu l’étude originale vraiment attentivement. »

Hauter dit : « Il existait une rupture évidente entre l’orientation du titre de l’APE – qu’il n’y avait pas de preuves d’impacts « systémiques et répandus « sur l’eau potable dus au fracking – et le contenu de l’étude elle-même, qui met l’accent sur les limitations des données, les questions restées posées et des preuves évidentes d’impacts locaux et sévères.. Cette rupture soulève des questions graves sur la falsification à visée politique des conclusions scientifiques dans la publication de l’ébauche de l’étude. »

Pas étonnant, donc, si l’industrie du gaz et du pétrole n’est pas contente à cause du réexamen fait par le conseil scientifique. Jack Gerard, Président de l’Institut américain du Pétrole ( American Petroleum Institute) attribue les critiques du panel à des militants environnementalistes opposés aux énergies fossiles.

Gerard dit lors d’une conférence de presse mardi : « Il faudrait que les scientifiques se mettent d’accord. Il y a une poignée de personnes qui ne sont pas contentes des conclusions et elles continuent à pousser leurs idées, basées sur l’idéologie, non sur la science. »

Melissa Harrison, porte-parole de l’APE a dit à Bloomberg : que l’Agence utilisera les commentaires du panel ainsi que ceux soumis par le public « pour évaluer comment augmenter et réviser l’évaluation ébauchée. L’évaluation finale tiendra également compte de recherches pertinentes publiées depuis la publication de l’ébauche de l’évaluation. » 

Entretemps, un nouvel article, publié le 6 janvier dans la revue : The Journal of Exposure Science and Environmental Epidemiology ( revue qui publie des recherches qui sont importantes pour l’évaluation de l’exposition aux substances toxiques…..) ne fait qu’accentuer pourquoi d’autres évaluations des liquides de fracturation sont indispensables.

Phys.org a rapporté à propos de l’étude qu’après avoir analysé 1 021 produits chimiques utilisés dans le fracking, les chercheurs de la Yale School of Public Health ( faculté de Yale spécialisée de la santé publique) ont trouvé que beaucoup des substances ont été liées à des problèmes sanitaires de reproduction et de développement, et que la toxicité de la majorité d’entre elles était indéterminée en raison d’informations insuffiisantes.

Dans leur article, les chercheurs de l’équipe ont déclaré qu’il y avait un besoin urgent d’études supplémentaires sur l’exposition et l’épidémiologie pour évaluer les menaces potentielles pour la santé humaine que représentent les produits chimiques utilisés dans les liquides de fracturation et les effluents crées par le fracking.