Le collectif 07 STOP AU GAZ DE SCHISTE affirme son refus de l’exploration et de l’exploitation des hydrocarbures de roche-mère et autres hydrocarbures dits non-conventionnels (gaz et pétrole de schiste, huiles lourdes, gaz de réservoir compact, gaz de couche, sables bitumineux ...) et de tous hydrocarbures dont l’extraction nécessite l’utilisation de techniques, quel que soit leur nom, nécessitant de fracturer, stimuler, acidifier ou encore de fissurer la roche et ayant pour conséquence de porter atteinte à son intégrité. Il s’oppose à l’aberration économique, sanitaire, environnementale et climatique aux conséquences désastreuses que constituent ces projets pour les départements impactés. Il promeut une transition énergétique, écologique et solidaire.

Après 7 années de lutte, du rassemblement de Villeneuve de Berg 2011 au rassemblement de Barjac en 2016 jusqu’à la loi Hulot 2017, sont enfin abrogés, annulés ou rejetés tous les permis de recherche de l’Ardèche, du Gard, de la Drôme, de l’Isère, de Savoie, du Vaucluse, du Var, des Bouches du Rhône, de l’hérault. Toutefois, AILLEURS, d’autres sont encore valides et la lutte continue : En savoir plus

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Thomas Porcher, économiste : « le gaz de schiste ne crée pas d’emplois »

lundi 19 août 2013

Thomas Porcher, économiste : « le gaz de schiste ne crée pas d’emplois »
L’article sur RageMag.net

EXTRAITS DE L’ARTICLE

Les gains seraient nuls pour l’économie française,
- premièrement parce que les gains économiques liés au gaz de schiste sont dus au fait que les prix ont baissé aux États-Unis. Or les marchés du gaz américain et européen ne marchent pas pareil. Le marché outre-Atlantique est un marché spot qui répercute directement les mouvements de l’offre et de la demande, alors qu’ici nous avons un marché de contrats à terme, plus rigide.

Or pour faire bouger les prix, il faudrait que l’on puisse renégocier ces contrats. Si nous produisons 5-10 % de gaz de schiste, ce ne sera pas suffisant pour aller voir les exportateurs pour renégocier : ils vont simplement nous rire au nez !

Donc la seule solution pour faire baisser les prix, ça serait de produire massivement. Et encore, rien n’indique que même comme cela les prix baisseraient.

- Le deuxième problème concerne les créations d’emploi : aux États-Unis, le gaz de schiste a créé 600 000 emplois, pour 500 000 puits. En France, si nous voulons créer 100 000 emplois, il faudra 90 000 puits.
Le gaz en général n’a jamais créé d’emploi, c’est pour cela que l’on parle de rente gazière. Pour qu’il y ait un effet sur le marché du travail, il faut avoir recours au forage massif, comme les États-Unis.

 

Les lobbys ont un pouvoir énorme et des relations politiques mais je ne vois pas comment ils peuvent influencer directement les changements de ministre.
C’est vrai que l’on traverse une période de crise difficile où l’on doit à la fois relancer la production industrielle et l’emploi tout en ne portant pas atteinte à l’environnement.
C’est une équation assez compliquée à mener et c’est pour cela je pense qu’il y a beaucoup de ministres de l’Environnement qui ont fait des sorties de route. C’est un domaine qui demande des moyens et des investissements.
Je suis peut-être naïf mais je ne pense pas que les lobbys soient responsables des changements de ministre.

 

Les gens qui soutiennent le gaz de schiste vivent souvent loin des zones potentielles d’exploitation donc ne sont pas exposés aux dommages.
Après, le débat aujourd’hui est très mal mené, parce que d’un côté nous estimons les coûts environnementaux et de l’autre les gains, puis nous mettons les deux en balance, en étant persuadés que les gains économiques seront très forts.
Or, comme je le démontre dans mon livre, les gains seront beaucoup plus faibles que ce qu’affirment les lobbys industriels. Donc, les coûts environnementaux sont certains et les gains économiques sont faibles : la balance penche donc largement du côté des pertes.

 

Les gens qui disent qu’il vaut mieux produire du gaz de schiste en France plutôt que de l’acheter à la Russie, en Algérie ou en Hollande oublient qu’en réalité nous allons l’acheter à Total ou à Esso. Cela revient donc quasiment au même : l’énergie sera achetée à une compagnie privée.